Il vaut mieux penser le changement que changer le pansement.

Francis Blanche

En ce moment, je suis bien dans mon job. Pourquoi c’est justement le moment de poser les bases pour évoluer?

Pourquoi vouloir changer quand on est bien dans son job? Tout dépend dans quelle mesure on est réellement bien. Il n’y a pas de job où chaque minute de chaque jour est à notre goût. Mais si on accumule les périodes négatives, qu’on a souvent envisagé de changer, mais qu’on repousse parce qu’il y a du mieux? Et même quand on se voit rester encore un moment sans problème, il est important de savoir vers quoi on aimerait se projeter. Une situation peut vite changer (réorganisation, délocalisation, nouveau management…)

Une amie me partageait récemment qu’elle pensait à reporter une formation qu’elle voulait suivre, en vue d’un nouvel emploi, car finalement les choses se passaient mieux dans son travail. Et ainsi savourer le fait qu’elle maitrise mieux son poste, au lieu de se créer potentiellement de nouveaux problèmes, en chargeant son quotidien d’un stress supplémentaire. C’est tout à fait compréhensible de vouloir profiter, souffler un peu, surtout après une période difficile. Attention cependant à s’assurer qu’on ne regrettera pas de ne pas avoir enclenché cette voie au prochain problème dans le poste actuel.

Le piège de l’illusion du confort

Il y a eu des périodes où, pour des raisons de santé, familiales ou financières, je savais que ce n’était pas le moment de me lancer dans une formation ou une recherche d’emploi. Hormis cela, j’ai connu cet état de “finalement, ça ne va pas si mal”, “l’équipe est sympa, je maitrise bien mon scope, c’est bien, non?”. Aussi, mon ego, boosté par une promotion, une grosse présentation, me faisait temporairement oublier le caillou dans ma chaussure. Dans ces moments-là, bien dans mon job, pourquoi chercherais-je à changer ? Pendant ce temps, le caillou me blessait sournoisement de plus en plus. Lorsque je le sentais à nouveau, je tombais encore plus bas. Au-delà de l’énergie nécessaire pour se lancer dans autre chose, c’était surtout l’impatience qui primait chez moi : je voulais être hors de là TOUT DE SUITE !!! Je me jetais sur les sites d’emploi ou cherchais la formation éclair pour changer au plus vite… Je finissais en boucle, impactant ma vie sociale, ma santé. Jusqu’à ce que, dans une phase de mieux, je me dise: “OK, là tout de suite ça va. Sachant ce que tu sais déjà, quand telle ou telle situation se produira, tu le vivras comment?”

Qu’est-ce qui a suscité cette envie de changement au départ?

Pour éviter de se retrouver quelques semaines ou mois plus tard à se dire “j’aurais dû me lancer, je n’en peux plus de ce job!”, prenez le temps d’identifier les raisons profondes de cette période où vous aviez envie de passer à autre chose. Etait-ce lié à un projet en particulier? une mésentente avec un/des collègue(s)? avec un manager avec lequel ça s’est amélioré (quel était le fond du problème?) ou désormais out? un contexte personnel qui rendait le quotidien plus compliqué? Le problème est-il plus structurel: valeurs de l’entreprise qui heurtent les vôtres? Souvent, décalage entre le sens mis derrière ses valeurs pour l’organisation par rapport à vous, et donc leurs actions? Management toxique? Surcharge institutionnalisée qui mène au burn-out? Manque de stimulation des missions? … Au final, est-ce que l’état positif actuel est durable? Ou une simple parenthèse avant que le malaise ne reprenne le dessus?

Il faut bien sûr prendre le temps de se remettre, physiquement, mentalement. Sans négliger la préparation de la suite.

Mieux vaut s’attaquer à un nouveau projet en étant en forme qu’au creux de la vague

Parfois, on n’a malheureusement pas le choix que de devoir aller puiser au plus profond de l’énergie pour se lancer malgré une période difficile. Il se peut aussi qu’on puisse profiter d’une accalmie pour s’y mettre! Poser les bases pour changer à un moment où on est bien dans son job. Car il est plus simple d’être dans la bonne énergie, le bon état d’esprit à ce moment-là plutôt que quand on a l’impression d’être sur des braises et que chaque pas vers son job est un supplice.

Avec plus d’énergie, on aborde les choses plus positivement, et aussi de manière plus claire. On se précipite moins, car le quotidien n’est pas intenable. On a donc plus de chance d’éviter des choix précipités, et de se retrouver “from frying pan to fire”.

En dehors de rester dans ma relative zone de confort, qu’est-ce qui me retient?

Les raisons qui poussent à envisager ce changement sont clarifiées, conjoncturelles ou structurelles (sachant que chacun peut décider d’activer son changement ou non quelque soit cette raison ou sa catégorie. L’important est de décider en connaissance de cause.).

Maintenant, peut-être y a-t-il autre chose qui vous retient? Il faut aussi s’assurer de partir dans la bonne direction, de faire un choix conscient en connaissance de cause, et non être uniquement dans la fuite (je ne parle pas ici de situation où il s’agit de réellement se sauver car on est arrivé à un stade où il devient vital d’en sortir).

Vous seule pouvez au final décider d’y aller ou pas. On évite la culpabilisation et/ou l’injonction de devoir aller chercher mieux! Votre décision sera la bonne car elle sera celle que vous aurez décidé de faire fonctionner, après avoir mise les choses à plat.

  • si aujourd’hui je me dis qu’en ce moment je suis bien dans mon job, quelles sont les raison qui m’ont amenée à envisager de changer?
  • quels sont les conditions pour que je me sente bien dans mon job?

par rapport à la voie que j’envisage:

  • quel est mon niveau de motivation pour cette formation/concours?
  • est-ce par dépit simplement par rapport à mon job actuel?
  • ou une échappatoire stimulante?
  • un vrai souhait que je mettais de côté?

par rapport à ma peur de nouveaux problèmes en me lançant:

  • qu’est-ce qui est derrière cette peur? peur du changement, de perdre ses repères? peur d’échouer? peur de bouleverser son équilibre de vie?
  • Si j’ai peur d’échouer, ne pas me lancer m’évitera cet échec. Cela m’enlèvera en même temps ma possibilité de réussir. Qu’est-ce que je regretterais le plus?
  • quelle que soit cette peur, dans quelle mesure ma position actuelle est tenable? pendant combien de temps? *d’où les guillemets, car est-ce réellement confortable?

Ces réflexions profondes ne sont pas toujours évidentes, n’hésitez pas à vous faire accompagner pour mettre les choses au clair.

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